Bien plus qu’une cantine, la Cantine des Femmes Battantes permet à ses bénévoles de sortir de la précarité.
En nous accueillant, Aminata, cuisinière au regard espiègle et à la taquinerie facile, nous partage instantanément son énergie et sa bonne humeur. Avec Fatou, plus discrète mais tout aussi dynamique, elles sont en train d’animer un atelier de cuisine. Au menu : un plat à base de fonio, une céréale d’Afrique de l’Ouest. La Cantine des Femmes Battantes porte bien son nom : ici, les rires retentissent et les sauces frémissent.

Basée à Aubervilliers, la Cantine des Femmes Battantes réunit des femmes originaires des quatre coins du globe. Hébergées par la Pépinière, une association qui promeut la justice alimentaire, elles cuisinent et vendent des mafés, thieboudiennes et autres plats d’Afrique de l’Ouest, mais pas seulement : “Nos bénévoles viennent de plein de pays différents. Donc on prépare des plats originaires de chacun de leur pays”, précise Aminata tout en remuant sa sauce tomate.

L’association a vu le jour grâce à 4 femmes : Mariame, Maïté, Aminata et Fatou. Originaires d’Afrique de l’Ouest, en grande difficulté sociale, elles ont décidé d’allier leurs forces et leur amour pour la cuisine pour surmonter leurs problèmes : “On voulait se battre, avancer, aider nos enfants” se remémore Fatou, adossée à son plan de travail. “Tu es en galère demain, tu parles à une de nous, je te jure, on va t’accompagner dans ta galère”, plussoie Aminata.
Après avoir démarré dans un squat à l’Île-Saint-Denis, elles ont aujourd’hui leur espace à La Pépinière : “C’est nous les reines de cette maison”, plaisante Aminata. Et elles ne comptent pas s’arrêter là. Leur vœu le plus cher ? Avoir leur propre local : “Quand on aura trouvé un local, on pourra aider les femmes en difficulté. On voudrait qu’une psychologue les accompagne. Et aider les femmes sans papiers”, se projette Fatou d’un ton déterminé. Les femmes battantes rêvent aussi de salarier leurs bénévoles, pour continuer à inspirer leurs enfants et s’émanciper : “Même si je ne ramène pas encore d’argent chez moi, mes enfants sont fiers quand je rentre du travail”, s’enorgueillit Aminata. “Il faut faire ce que t’as envie de faire avant tout. Quand le premier salaire va tomber, on va aller danser, hein Fatou ?”
Ecoutez notre podcast consacré à la Cantine des Femmes Battantes ici.
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