Et si l'alimentation permettait enfin d'allier fin du monde et fin du mois ?

Climat, inégalités sociales, biodiversité, bien-être… l’alimentation saine et durable coche toutes les cases pour répondre aux nombreux défis de notre temps. Associations et acteurs de l’économie sociale et solidaire ne s’y trompent pas en mettant le sujet à la une avec l’organisation ce week-end d’une marche de l’alimentation.

Dans toute la France ce 12 octobre, l’association Bio Consom’Acteurs appelle les citoyen.es à marcher pour faire vivre la question de l’alimentation. Et parmi les 12 revendications, les signataires de l’appel demandent en priorité de « rendre accessible la bio pour toutes et tous à travers une Sécurité sociale de l’alimentation ».

Des travées de l’Assemblée nationale, à celles des universités, en passant par les programmes politiques et l’animation de fresques, la SSA – comme on l’appelle dans le milieu – devient incontournable. 

Montpellier, Toulouse, Marseille, Lyon, Gironde ou Alsace ; les expérimentations se multiplient depuis 2017 à l’échelle locale. À l’image de la Sécurité sociale de la santé, l’idée est de proposer une carte créditée tous les mois pour permettre aux bénéficiaires d’acheter des produits d’alimentation, de préférence sains et de qualité. Une urgence alors que 49% des Français déclarent ne pas manger comme ils le voudraient, parce que l’alimentation est devenue trop chère.

Dernier exemple en date, le département de Seine-Saint-Denis a lancé cet été la carte Vital’im, avec l’aide d’Action contre la faim. Etudiant·es, ménages en situation de précarité, personnes âgées, femmes enceintes ou avec un enfant en bas : en tout, 493 personnes bénéficient de 50 euros par mois pour réaliser des achats alimentaires. Un montant bonifié pour les enseignes dédiées aux produits durables ou pour des achats de produits sains. Une initiative reprise par la mairie de Paris, qui vient d’annoncer une expérimentation similaire pour faire face à la précarité étudiante. 

Alors qu’est-ce qu’on attend pour généraliser cette Sécurité sociale de l’alimentation ? 

« Entre l’expérimentation d’acteurs de l’ESS et la généralisation par l’État, le délai peut être long : deux cents ans dans le cadre de la Sécurité sociale », rappelle Stéphane Junique, président du groupe de mutuelles Vyv, dans une note de la Fondation Jean Jaurès. Pourtant, la précarité alimentaire grandit de jour en jour et le temps presse.

Pour donner à voir dès à présent les bons et mauvais côtés de ces initiatives, transonore a souhaité en faire une thématique de choix. En tant que média de proximité, nous avons sillonné l’Île-de-France pour partir à la rencontre de celles et ceux qui ont posé les fondations de ce droit à une alimentation saine et durable. Récupération, glanage, solidarité… nous vous proposons de découvrir dans une série d’articles un foisonnement d’idées et astuces pour bien manger sans se ruiner.

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