Dans le centre-ville de Saint-Denis, à deux pas de la nécropole royale de la Basilique, la coopérative Pointcarré est un tiers-lieu adepte du réemploi qui met en avant la diversité et la richesse de son territoire, avec un café, une boutique, un centre de formation et un fablab.

Dès l’entrée, un présentoir à cartes postales colorées attire l’œil, aussitôt remplacé par des dizaines d’objets en tout genre, exposés sur les étagères de la boutique. La plupart  ont été créés par des artisans et des artistes locaux, explique Elie Prévéral, le directeur : “On a créé la coopérative Pointcarré parce qu’on voulait montrer aux habitants que leur ville mais aussi le département de la Seine-Saint-Denis, ce sont aussi des gens qui ont des talents et des savoir-faire.”, raconte-t-il, enjoué.

Nous sommes au rez-de-chaussé, dans un espace 2-en-1 qui réunit le café et la boutique de la coopérative : “Tout le lieu a été aménagé  avec des matériaux récupérés.”, précise Elie sur fond de salsa. Ici, on peut admirer (et acheter !) , des bougies parfumées, des vêtements de créateurs ou encore des pin’s et des carnets dont les illustrations rendent hommage aux icônes locales, du kebab à la basilique Saint-Denis en passant par un ballon de foot. Un petit creux ? Direction le comptoir pour commander un espresso – “le meilleur café de la Seine-Saint-Denis” d’après Elie – et un plat végétarien cuisiné avec des légumes de saison. 

En empruntant   l’escalier caché à côté du café, on découvre, au 2ème étage, le fablab. Kim, la responsable d’atelier, nous fait visiter ce bazar organisé où les machines ronronnent, les étagères débordent de bâches en papier et les tables de morceaux de plastique colorés. La fabrique est agencée  en 3 parties, selon les caractéristiques  des machines. “Dans la première partie, on trouve les petites machines à commandes numériques, comme des imprimantes 3D, et les machines manuelles”, décrit la jeune femme en arpentant la pièce. Au fond, une porte s’ouvre sur les machines à haute température comme les presses à chaud et les découpe-laser. Enfin, il y a l’atelier bois où “on peut faire du ponçage, de la peinture”, explique Kim.   

A quoi servent toutes ces machines ? A fabriquer, à partir de matériaux récupérés, des porte-cartes, des figurines ou encore des boucles d’oreilles destinés à être vendus à la boutique du rez-de-chaussée. Concentré sur sa rogneuse, Youssef découpe du papier qui servira à confectionner un carnet. “ On apprend plein de choses, on occupe des postes différents, c’est assez varié.”, témoigne, avec le sourire, cet employé en insertion. Comme lui, une dizaine d’employés de la coopérative se forment à l’artisanat en vue de trouver un métier qui leur conviendra. Ici, tout et tout le monde a droit à une seconde chance.

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